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Photo du rédacteurPulse / Eric Miternique

Histoire de la chemise hawaïenne - Le destin extraordinaire d’un vêtement de travail

Dernière mise à jour : 7 janv. 2023



Symbole de vacances, de plages et de la culture surf, la chemise hawaïenne évoque le fun et la décontraction, mais son histoire nous réserve bien des surprises. Savez-vous qu’à l’origine il s’agit d’un vêtement de travail porté par… des Japonais ? Partons ensemble sur les îles Hawaï, à la découverte de ces emblématiques motifs floraux.


Passée de ringarde à ultra-cool, la chemise hawaïenne a traversé les époques et les modes sans jamais renier son style. Symbole d’un lifestyle décontracté, elle apporte une touche d'exotisme et de légèreté à nos silhouettes.



DES ORIGINES JAPONAISES

Pour découvrir l’histoire de la chemise hawaïenne, retournons dans les années 1920/1930, quand les États-Unis dominent l’archipel d’Hawaï et exploitent les champs de canne à sucre locaux. À cette époque, pour obtenir une main-d’œuvre bon marché, les Américains font venir des travailleurs japonais.


Les conditions de travail étant particulièrement difficiles, et le climat très chaud, les ouvriers japonais travaillent tout simplement torse nu, ce qui n'est au goût des missionnaires chrétiens présents sur l’île, ni des Américains. On décide alors de les équiper de chemises amples à manches courtes, ornées de motifs traditionnels hawaïens ou japonais : c’est ainsi que naît la chemise hawaïenne.


Très rapidement, cette chemise séduit tout l’archipel et ne se cantonne pas aux seuls ouvriers japonais ; de plus, un commerce se développe autour de ce produit prometteur.




MAIS QUI FUT LE PREMIER ?

Deux personnes revendiquent la paternité de la chemise hawaïenne, mais il semble que les historiens n’aient pas réussi à trancher.

Le premier serait un tailleur d’Honolulu : Kichiro Miyamoto qui, aux alentours de 1930/1935 aurait commercialisé des chemises à manches courtes appelées alors « Aloha shirts » dont les motifs étaient inspirés de ceux des kimonos traditionnels japonais (assez proches des motifs Hawaï).


Le second serait Ellery Chun. Vers 1937 ce dernier constate que les jeunes Hawaïens portent des chemises a motifs floraux. Il mandate alors un tailleur local pour les fabriquer, puis fonde sa propre marque, King-Smith Clothiers, spécialiste de la chemise Aloha.



LA CHEMISE HAWAÏENNE À LA CONQUÊTE DU MONDE

Dans les années 1930/1940, la chemise hawaïenne se trouve trop « à l’étroit » sur son île et décide de partir à la conquête des États-Unis en s’invitant dans les bagages des militaires et des touristes de retour sur le continent.

Surfeurs, plagistes et habitants des côtes Est et Ouest l’adoptent rapidement car elle confère un look résolument cool. Ses motifs floraux aux coloris vifs et chamarrés en font le symbole d’insouciance et de liberté.

Puis vers 1945/1950, lorsque la mode casual se développe, notre chemise continue son voyage et s’installe dans le monde entier.




LE RÔLE DE SA VIE

Dans les années 1960, Hawaï est à la mode et la culture Tiki est en plein essor. C’est à ce moment là que la chemise hawaïenne fait ses premiers pas au cinéma et débute une longue carrière emplie de succès.

Le monde du septième art tiendra une place prépondérante dans la vie de la chemise hawaïenne ; entre eux se tissera une histoire d’amour forte et installée dans la durée. De nombreux comédiens et réalisateurs lui offriront le premier rôle.


Montgomery Clift, Franck Sinatra et Burt Lancaster la portent en 1953 dans le magnifique film From Here to Eternity (Tant qu’il y aura des hommes), qui compte 13 nominations aux Oscars en 1954, dont celui du meilleur costume.


Elvis Presley la rend glamour et sexy dans Blue Hawaï en 1961, véritable ode à la douceur de vivre de l’archipel, dans lequel il arbore une collection de la déjà très célèbre Aloha shirt.


De 1980 à 1988, on la retrouve portée par Tom Selleck dans la série Magnum. Elle devient même la « signature esthétique » du personnage au même titre que sa moustache, sa casquette Detroit et sa Ferrari !


Au fur et à mesure des années, la chemise hawaïenne habillera les plus grands comédiens et souvent dans des rôles cultes :

  • Al Pacino dans Scarface

  • Leonardo DiCaprio dans Roméo + Juliette

  • Tom Cruise dans Cocktail

  • Johnny Depp dans Las Vegas Parano

  • Christian Slater dans True Romance

  • Brad Pitt dans Fight Club et plus récemment dans Once Uppon a Time in Hollywood




C’EST QUOI UNE CHEMISE HAWAÏENNE ?

N’est pas chemise hawaïenne qui veut ! Il ne suffit pas d’arborer des motifs floraux et des manches courtes pour entrer dans le cercle très fermé des Aloha shirts.

Découvrons ensemble les particularités techniques de notre emblématique chemise :


Les motifs

Indéniablement, c’est le motif qui fait la chemise !

Les imprimés sont narratifs, ce sont souvent des représentations d’Hawaï, des scènes de pêche, des environnements exotiques, des feuilles de palmes, des fleurs de tiaré, des perroquets, des palmiers, des vahinés, des bateaux, des plages, des surfeurs, des symboles autour du voyage et de l’histoire du tourisme qui ont fait le succès de l’archipel.

On trouve également des motifs traditionnels japonais : carpes Koi, nénuphars, dragons, en référence aux origines de cette chemise.


Le « camp collar » ou « col ouvert »

Il s’agit d’un col évasé, sans patte de boutonnage, qui ne se ferme pas jusqu’en haut et garantit ainsi plus de fraicheur.


La poche

À l’origine, les chemises hawaïennes sont munies d’une poche, dont le motif est placé afin de ne pas créer de rupture dans l’esthétique globale.

Cependant, pour des questions de coûts, les poches ont progressivement disparu et les modèles actuels n’en disposent plus.


La matière

Principalement en coton, en lin ou en soie, la chemise hawaïenne nécessite des matières plutôt fluides pour lui assurer un tombé décontracté.


Les boutons

Traditionnellement, les boutons sont fabriqués sur l’île à partir de noix de coco. On en trouve également en nacre. Mais depuis peu, et toujours pour des questions de coûts, les boutons sont en plastique.



LA CHEMISE HAWAÏENNE NOUS FAIT DU BIEN

La chemise hawaïenne revient pour illuminer nos silhouettes et nous sortir de la morosité imposée par les années difficiles que nous traversons (crise économique, sociale, environnementale, sanitaire, énergétique). Plus que jamais, cette chemise aux motifs colorés représente un mode de vie insouciant et optimiste, et nous sort d’un quotidien anxiogène. La couleur et les imprimés sont des vecteurs de bien-être qui agissent sur notre santé et notre humeur. Comme expliqué en chromothérapie : « Les couleurs produisent une réaction sur ceux qui les regardent, tant au niveau physiologique que psychologique. »




HAWAÏ 2022

Pièce populaire à ses débuts, elle s’invite aujourd’hui dans toutes les gammes, de la grande distribution aux enseignes de luxe, ce qui fait sa force.

Autre point fort : elle s’adapte à tous les looks : ultracool ou plus clean, sportswear ou casual-chic.

Mais gare aux fashion faux pas ! La chemise hawaïenne ne se porte pas n’importe comment.

Voici quelques conseils avisés qui vous éviteront de sombrer dans le look « touriste en fin de vacances » !


Le porté cool

La chemise est portée ouverte sur un t-shirt (blanc de préférence), ou à même le torse (si vos abdos vous le permettent !). On l’associe à un jean brut ou à un bermuda uni.

Au féminin, notre chemise hawaïenne se porte sortie sur une jupe courte ou un short uni.


Le porté casual-chic

La chemise se porte boutonnée et rentrée dans un chino uni (dans des coloris neutres comme le blanc, le beige ou le bleu clair). On peut même l’agrémenter d’une veste dans certaines occasions (mariage estival ou réception en bord de mer).


Manches courtes ou longues ?

Depuis les années 90, la chemise à manches courtes jouit d’une très mauvaise réputation. Jugée « ringarde », elle est exclue de nos garde-robes, exception faite de la chemise hawaïenne qui bénéficie d’une dérogation exceptionnelle !


En effet, ses spécificités en font l’une des rares chemises à ne supporter que les manches courtes. Néanmoins, il existe quelques modèles haut de gamme à manches longues que l’on porte retroussées.


Un dernier conseil pour la route :

Il est de bon ton de ne pas fermer le col - ce dernier se porte bien ouvert - et surtout de ne pas ajouter de cravate !





L'AGENCE PULSE

Eric Miternique

eric@lagencepulse.fr

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